Alors que la France détient le record du monde de consommation de médicaments, enquête sur les pratiques de l’industrie pharmaceutique.
Un exemple concret vaut parfois mieux qu’une longue démonstration. C’est sur ce principe que cette enquête démarre son sévère réquisitoire contre les rouages de l’industrie pharmaceutique. Une attaque en règle aux conclusions édifiantes. Exemple pris avec le tristement célèbre Vioxx®, vanté pour son efficacité contre l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. Les ventes explosent jusqu’en 2005, date à laquelle il est brutalement retiré du marché. En cause ? Des effets secondaires graves et parfois mortels : près de 30 000 personnes sous traitement succomberont à un accident cardio-vasculaire… Si ce scandale a marqué les esprits, il n’a pas pour autant mis fin aux pratiques douteuses des géants pharmaceutiques. Essais cliniques tronqués, publications médicales biaisées, experts rétribués, marketing forcené, médecins harcelés… Tout est bon pour vendre un médicament.
Pharmacity : la ville rêvée
Le juste prix ?
Autre exemple : la Haute Autorité de santé (HAS), l’organisme qui évalue l’intérêt médical des médicaments. Si 75 % d’entre eux décrochent leur AMM, qu’en est-il de leur efficacité ? De la bouche du président de la HAS, on apprend que « ceux qui représentent une réelle avancée thérapeutique se comptent sur les doigts d’une main ». Ce qui n’empêchera pas les géants pharmaceutiques de commercialiser, à grand renfort de publicité, un produit aux effets peu innovants. Ainsi, le Plavix® est devenu l’anticoagulant le plus prescrit au monde, alors qu’il présente « la même efficacité que l’aspirine »… Pour un prix vingt-sept fois supérieur ! Un véritable jackpot commercial pour Sanofi-Aventis, qui prouve bien qu’une nouvelle molécule n’est pas toujours à la hauteur de ses promesses ni de son prix. Au fil de cette promenade de santé, les démonstrations de collusion entre labos et instances de contrôle s’accumulent. Avec, en bout de chaîne, le patient qui en paie le prix fort. Une pilule parfois dure à avaler.
DURÉE 52’
AUTEURS STÉPHANE HOREL ET BRIGITTE ROSSIGNEUX
RÉALISATION ANNICK REDOLFI ET STÉPHANE HOREL
PRODUCTION FRANCE 5 / BEAU COMME UNE IMAGE
ANNÉE 2008