Les spécialistes sont unanimes : la biologie connaît une révolution aussi décisive que la découverte de l’ADN ou le séquençage complet du génome humain. La biologie de synthèse doit permettre à moyen terme à l’homme de se faire démiurge, pour écrire des séquences partielles ou entières d’ADN – et donc créer ainsi artificiellement la vie. Une perspective tellement nouvelle qu’elle suscite des vocations en dehors des laboratoires eux-mêmes. Dans de simples garages ou des hangars, les « biohackers » sont aujourd’hui capables d’assembler des séquences d’ADN synthétiques (via des DNA cassettes ou biobricks disponibles sur Internet).
Peut-être donneront-ils vie à de nouvelles cellules, voire à des organismes entiers. Certains experts posent la question sans détour : l’homme va-t-il, pour la première fois, prendre la main sur l’évolution naturelle des espèces ? Et si oui, quelles seront les conséquences pour les écosystèmes les plus fragiles, et l’équilibre des espèces vivantes ? De nombreux acteurs, dont les plus gros laboratoires, investissent en tout cas dans la biologie de synthèse, jusqu’à Bill Gates, qui finance un programme colossal contre la malaria reposant sur elle. C’est cette révolution en marche que ce film souhaite montrer pour la première fois, en partant à la rencontre de ceux qui la portent.